Touriste … dans son quartier
Vous les avez sûrement déjà vues, coin Cartier et Mont-Royal, mais y avez-vous porté une attention particulière? Moins anciennes que leurs cousines de la rue Berri ou de l’avenue du Mont-Royal vers l’ouest, elles n’en demeurent pas moins d’éloquents témoignages historiques du développement du Plateau. Des témoignages essentiels, même.
Nos deux visites précédentes nous ont fait voir une forme plus ancienne de structures. Les toitures à deux versants sont vraiment typiques de ce caractère rural qui persistait encore dans nos “villages urbains” du dix-neuvième siècle à Montréal.
Pour nos petites maisons de De Lorimier, l’histoire est peu loquace. S’agit-il de bâtiments résidentiels qui ont été transformés avec le temps? S’agit-il de bâtiments construits à usages mixtes dès le départ? C’est difficile à dire car les atlas nous indiquent peu ces bâtiments. On les voit sur l’Atlas de 1907 mais il est évident qu’ils sont plus anciens. Mystère!! Toutefois, il est clair que l’expression architecturale des petites maisonnettes avec une fausse mansarde indique une insertion dans un milieu déjà un peu “urbanisé”. On est moins dans le rural et déjà plus dans le villageois et l’urbain”
J’ai questionné un collègue, l’architecte Jules Auger pour connaître son avis quant à leur âge possible. Voici le texte qu’il m’a fait suivre (en 2014):
“Concernant ces bâtiments que j’ai moi-même pris en photo ce printemps, je dirais qu’ils datent du 19 ième siècle, soit entre 1870 et 1895 (toit à un versant transformé à bassin, fausse mansarde, lucarnes d’influence française avec leurs petites oreilles horizontales, qui me fait croire que la date est plus près de 1870 que de 1895. Aussi, tôle au lieu de l’ardoise comme fini sur la mansarde). Ils seraient à cheval sur la date du règlement de 1872 exigeant l’usage d’une brique comme parement alors qu’ici, j’ai eu l’impression que le carré était recouvert de planches verticales et le mur de coin, de tôle. Ça peux facilement être de 1872/73.”
Ça nous fait pas loin du un siècle et demi ça!
La photo noir blanc date de 1933 et nous permet de constater que nos deux maisons sont déjà d’occupation commerciale de même que leurs voisines de deux étages. L’espace très arboré que l’on voit au loin à droite est le site du pensionnat Mont-Royal, un collège pour jeunes filles, qui est sous la responsabilité des Sœurs des Saints Noms de Jésus et de Marie.
Cette dernière visite de certains vestiges architecturaux de notre quartier devrait nous sensibiliser à l’importance de leur préservation, mais également à la nécessité de les mettre en valeur.
Il ne s’agit pas d’investir des sommes folles dans des travaux de restauration, mais simplement de faire les efforts pour que les propriétaires soient sensibilisés à l’importance des immeubles qu’ils détiennent.
Allez faire un tour dans le coin de Cartier et Mont-Royal et imaginez tous les événements qui se sont déroulés depuis que ces immeubles sont debout. On aime notre quartier. On l’aime pour ce qu’il est actuellement, mais justement, cette réalité découle de toute l’histoire qu’il a vécu. Il nous faut absolument protéger ces pages de notre histoire et demander que l’administration de l’arrondissement se penche sur une protection à assurer à ces structures fragiles.
Très intéressant. Merci !
J’aime bien ces reportages. Je suis née dans le secteur Fullum et Mont. Royal. Ma grand-mère et mon grand-père demeuraient dans ce logement avant 1942.
Après le décès de mon grand-père, ma grand-mère a déménagé chez une de ses filles, et mes parents ont repris le logement.
Notre famille de 6 a demeuré jusqu’aux années 70. Mon père et 3 de ses sœurs ont demeuré sur la même rue, eux aussi jusque dans les années 70.
Mes frères et ma sœur demeurent tous en banlieue maintenant et moi je demeure à Mascouche.
Mes deux fils demeurent toujours sur le Plateau.
Toute une coïncidence, ils n’aiment pas le voyagement, mais ils adorent le Plateau.