Jeanne Mance
née le 12 novembre 1606 à Langres en champagne (France)
décédée le 18 juin 1673 à Montréal

Quelques aspects caractéristiques de sa vie
Jeanne Mance fut la première femme blanche à fouler le sol de Ville-Marie, toute sa vie elle restera laïque sans doute pour conserver sa pleine liberté d'action.
Courageuse jusqu'à la fin, la maladie ne l'a pas empêché de terminer son testament elle-même. La mort de Jeanne Mance survient le 18 juin 1673. Dans son testament, elle lègue son cœur aux Montréalais et elle demande aux Hospitalières de prendre soin de son corps. Ses restes reposent dans la crypte de la chapelle de l'actuel Hôtel-Dieu de Montréal.
Recherches : Ange Pasquini

Le dehors et le dedans
Jeanne Mance fut dès le début considérée comme étant d'importance égale à Maisonneuve :
Il s'agit notamment d'un passage de l'Histoire du Montréal de Dollier de Casson, supérieur des Sulpiciens et premier historien de Montréal, qui a obtenu beaucoup de ses renseignements directement de Jeanne Mance elle-même. Le texte fut rédigé vers 1672 ou 1673.
L'extrait décrit la rencontre à Paris en 1641 de Jeanne Mance et Jérôme Le Royer de La Dauversière, celui qui fut le vrai instigateur de la fondation de Montréal. En s'adressant à Jeanne Mance, Jérôme Le Royer " …lui avoua le besoin qu'ils avaient d'une personne désintéressée comme elle, qu'ils avaient bien une personne d'engagée pour le dehors et la guerre [c'est-à-dire Maisonneuve], mais qu'il leur était nécessaire d'avoir une personne comme elle qui eût le soin du dedans...".
Voir François Dollier de Casson, Histoire du Montréal, Nouvelle édition critique par Marcel Trudel et Marie Baboyant, Éditions Hurtubise, 1992, p. 60.

Un être libre
L'on trouve également (p. 49-50) dans le même livre une allusion à " …cet illustre commandant [Maisonneuve] et…cette personne choisie pour les malades et les blessés [Jeanne Mance]… " comme étant " …ces deux personnes que le Ciel a élues… ". Voici le passage en question :
" …il fallait que la Providence divine disposât quelque illustre commandant pour ce lieu, lequel fût homme de cœur, vigoureux, d'expérience et sans autres intérêts que ceux de l'éternité.
" Outre cela, il fallait que la même Providence choisît une personne pareillement dégagée pour y venir avoir le soin des pauvres malades et blessés, en attendant que, le monde se multipliant, elle procurât à cette île l'assistance d'un hôpital pour seconder ou tenir la place de cette personne. Sur quoi, il est à remarquer qu'il était de besoin que ce fût quelque fille ou femme, à cause que les personnes de ce sexe sont propres à plusieurs choses qui ne se font pas communément si bien par ceux d'un sexe différent, dans un lieu où il n'y en a point. Mais, à vous dire le vrai, il fallait que ce fût une personne toute de grâce pour venir alors dans ce pays si éloigné, si sauvage et incommode ; et il était nécessaire qu'elle fût extrêmement protégée de la main du Tout-Puissant, afin d'y conserver toujours le trésor de sa pureté sans aucun larcin ou véritable ou faussement présumé, vivant parmi les gens de guerre.
" La Providence a miraculeusement opéré toutes ces choses, comme nous verrons dans la suite de cette histoire, qui nous fera également admirer la sagesse de Dieu et son pouvoir. Mais avant que de parler de cet illustre commandant et de cette personne choisie pour les malades et blessés, revenons à l'érection de notre sainte compagnie; aussi bien n'oserions-nous rien dire présentement de ces deux personnes que le Ciel a élues, parce que la main de Dieu qui travaille fortement chez elles, veut faire comme en cachette ces deux ouvrages si nécessaires, sans que nos associés en aient aucune connaissance jusques à l'an prochain, afin qu'ils les reçoivent alors comme une gratification purement céleste. "
Voir François Dollier de Casson, Histoire du Montréal, Nouvelle édition critique par Marcel Trudel et Marie Baboyant, Éditions Hurtubise, 1992, p. 49-50.

Le jour qui a fait basculer l'histoire
"...A la fin de l’été de 1651, M. de Maisonneuve, découragé, angoissé même en voyant sans cesse tomber des colons qu’il aimait et avait mission de protéger, se décida à faire cesser ce carnage coûte que coûte. Il était clair que tous y passeraient à plus ou moins brève échéance. Il se rendrait en France, essaierait d’obtenir des ressources pour ramener un bon nombre de soldats à Ville-Marie. Ou bien, s’il échouait dans sa tentative auprès des Associés de Montréal, il abandonnerait l’œuvre et ordonnerait aux colons de rentrer en France.
C’est alors que Jeanne intervint. Sa confiance en la Providence lui avait soudain inspiré le moyen de venir au secours de tous. Elle se rendit chez M. de Maisonneuve et lui dit qu’ « elle lui conseilloit d’aller en France, que la fondatrice lui avoit donné 22 000 livres pour l’hôpital, lesquels étoient dans un certain lieu qu’elle lui indiqua, qu’elle les lui donneroit pour avoir du secours ». M. de Maisonneuve accepta la proposition ..."

Aujourd'hui, Jeanne Mance serait vraisemblablement mieux placée au sommet du monument, à côté de Maisonneuve.
Monument de MaissonneuveAu pied du monument de Maisonneuve sur la place d'armes de Montréal, figurent quatre statues, dont celle de Jeanne Mance, jeanne Mance sur le monument d e la Place d'Armesque l'on voit ici prenant soin d'un jeune autochtone, évoquent des personnes ayant joué un rôle essentiel dans la fondation de Montréal.
 
Photo Ange Pasquini juin 2008

Un personnage lègendaire
Jeanne Mance une lgéanteLe 24 juin 2008, à Montréal, au cours du défilé de la Saint-Jean-Baptiste le personnage de Jeanne-Mance a été intégré parmi les "géants" du Québec.
Note Ange Pasquini
Photo Ange Pasquini juin 2008

Une femme d'aujourd'hui filme une femme du passé et réactualise l'histoire
Annabel Loyola est née à Langres en Champagne, comme Jeanne Mance. Langres-Paris-Montréal, tel est leur itinéraire commun qui a inspiré à la cinéaste ce film-miroir au traitement contemporain de l'histoire. La folle entreprise sur les pas de Jeanne ManceÀ quelques siècles d'intervalle, la cinéaste-narratrice retourne à la recherche des motivations qui ont poussé une femme ni veuve, ni mariée, ni religieuse à partir vers l'inconnu et à se dépasser dans un contexte hostile pour fonder une ville au XVIIe siècle.
Après une avant-première à Pointe-à-Callière, Musée d'archéologie et d'histoire de Montréal, lors du 368e anniversaire de Montréal en 2010, un lancement couronné de succès en France, des représentations dans plusieurs festivals de films internationaux, le film d'Annabel Loyola était annonciateur d'une renaissance de l'œuvre accomplie et méconnue de Jeanne Mance. Depuis sa sortie remarquée à Montréal le 8 mars 2011 qui a déclenché un processus historique de reconnaissance officielle de Jeanne Mance comme cofondatrice de Montréal aux côtés de Maisonneuve, propos soutenu par le film, le documentaire poursuit son envol de part et d'autre de l'Atlantique et rejoint pas à pas un public toujours plus comblé, avide de valeurs, d'histoire et de documentaire d'auteur.
La Folle entreprise, sur les pas de Jeanne Mance est le premier film consacré à Jeanne Mance qui a valu à sa réalisatrice l'attribution de la Médaille de la Société historique de Montréal le 21 octobre 2010.
Note Annabel Loyolai

Iconographie
Maquette du monument Jeann Mance
Mis à jour le : 2-feb-15
© 2011 SHP - Société d'Histoire du Plateau-Mont-Royal