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Eglise Saint-Denis |
Rue Laurier entre Berri et Rivard |
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photo : Gaétan Sauriol 2016) |
Cette photographie contemporaine retouchée nous montre l'église Saint-Denis telle qu'on pouvait l'admirer au moment de sa construction. Conçue et amorcée en 1900, cette construction par phase est complétée en 1911. À cette date, les deux clochers sont symétriques comme on le voit ici et ce n'est qu'en 1924, au moment où la fabrique achète un carillon, que l'on procède à l'exhaussement du clocher Est. En plus du carillon, on y installe une horloge à quatre faces, ornée de pièces de céramique colorées et vernissées. En 1931, un violent incendie détruit le bâtiment mais on le reconstruit sur les mêmes murs. Cette très belle église, oeuvre de l'architecte Joseph Venne, fait partie du paysage de la rue Laurier et de la toute nouvelle place du Côteau Saint-Louis; et elle participe également à enrichir le patrimoine architectural du Plateau Mont-Royal. |
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source : Gabriel Deschambault (novembre 2016) |
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L'église Saint-Denis
vue par les peintres |
"Le
clocher de l'église Saint-Denis en 2001" |
Cette oeuvre a été
réalisée par l'artiste-peintre Suzanne Bourque, née
sur le Plateau, rue Saint-André. Ses tableaux représentent
des paysages urbains, des natures mortes et des scènes
de la Gaspésie. |
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Qui était Saint-Denis?
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Quand Denis vient s’établir
à Lutèce (Paris), il ignore que cette cité
deviendra la capitale de la France, que son propre tombeau
sera un sanctuaire national et que la légende en fera
un théologien très influant.
Selon Grégoire de Tours, c’est au temps de l’Empereur
romain Dèce (250) que sept évêques furent
envoyés de Rome dans les Gaules. Parmi eux, Denis,
qui se rend à Paris
Le patron de notre communauté chrétienne fût
l’un des premiers missionnaires et l’organisateur
de l’Église de Paris, aidé, disent certains
manuscrits par Éleuthère, prêtre et Rustique,
diacre.
Des
trois récits du martyre de saint Denis, des trois «
passions » comme on disait alors, il ressort, au travers
de bien des légendes, que saint Denis fût martyrisé
au temps des Empereurs Balérien ou Dèce, peut-être
sur le Mont des Martyrs qui deviendra Montmartre.
Sur le tombeau de saint Denis, sainte Geneviève entreprit
la construction d’une basilique qui devint un lieu de
pèlerinage. Un point reste curieux : cette basilique
fût construite assez loin du lieu du martyre de saint
Denis, contrairement à l’usage. Est-ce pour expliquer
cette anomalie que naquit la légende selon laquelle
saint Denis, décapité, se rendit lui-même
portant sa tête dans ses mains, jusqu’à
l’endroit ou fût édifié le sanctuaire.
Ce glorieux martyr est-il celui qu’on appelle Denis
l’aréopagite, disciple athénien de saint
Paul, auquel on attribua de nombreux ouvrages de théologie
mystique ? La simple confrontation des dates permet d’en
douter, mais à la légende fût propagée
au Moyen-âge car il était fréquent, à
l’époque, de confondre les fondateurs des Églises
locales avec des personnes du Nouveau Testament.
La pitié des Parisiens envers leur premier évêque
se manifeste par la splendeur de sa fête et de son octave
célébrée dans plusieurs églises
dédiées à saint Denis. Ce fût cependant
l’abbaye de saint Denis qui devient le lieu par excellence
de ce culte et le sanctuaire national abritant les tombeaux
des rois de France, de Dagobert à Louis XV.
Le culte de saint Denis se rependit dans tout l’Occident
chrétien et jusqu’à Montréal puisqu’il
fut choisi pour être le saint protecteur de notre communauté
chrétienne. Sa fête est le 9 octobre.
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source : Alain Larivière
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Incendie de l'église Saint-Denis (Jeudi 29
janvier 1931) |
Il était 00h35 lorsque la première
alarme fût transmise à la centrale du Service
des Incendies de Montréal. C’est le curé
de la paroisse, l’abbé J. Alexandre St-Jean,
69 ans, qui alerta par téléphone les pompiers
signalant une épaisse fumée qui sortait du sous-sol
de l’église. Par la suite, accompagné
de ses trois vicaires, les abbés H. Girard, Eugène
Poirier et J. Bertrand, il tenta de pénétrer
dans le sanctuaire de l’église afin de sauver
les Saintes-Espèces. Ce fût mission impossible
puisqu’une épaisse fumée avait envahie
l’église et les quatre prêtres n’ont
pu s’avancer car ils auraient pu être asphyxiés.
Le feu débuta dans la chambre aux fournaises du sous-sol
de l’église au dessous de la sacristie et ne
tarda pas à se faire un chemin pour atteindre les murs
et la toiture de l’église. Entre temps, le chef
de district Elzéar Robert arriva sur les lieux et fît
transmettre une 2ème alarme à 00h50, ce qui
amena sur les lieux de nombreux camions pour combattre l’incendie
qui était maintenant à la grandeur de l’église.
Après un rude et dur combat, vers 02h05 la toiture
de l’église s’effondra ce qui rendait le
combat très difficile pour les pompiers dans cette
nuit froide de janvier. Au moment de l’effondrement,
le chef de district Raoul Gauthier fût grièvement
blessé ainsi que le pompier Moïse Desormeaux de
la caserne # 10 fût blessé à une main
par des éclats de verre.
Après un combat ardu, malgré le froid, l’incendie
fût maîtrisé à 07h25 indique le
rapport officiel du Service des Incendies. Sur les lieux,
ayant participé au combat 8 pompes à vapeur
(tirée par des chevaux) ou autopompes des casernes :
30, 16, 18, 5, 9, 13, 22 et 25, de plus 12 voitures à
boyaux des casernes : 17, 30, 16, 26, 31, 4, 5, 10, 13,
18, 22, 25 , Il a fallut 5 camions échelles des
casernes : 30, 14, 16, 18, 26 ainsi que la tour déluge
de la caserne 1. On fit appel également aux voitures
de sauvetages des casernes 14 et 25, ainsi que les voitures
à charbon des casernes 11, 9 et 4.
Sous les commandements du directeur du Service des incendies
Raoul Gauthier, les chefs-adjoints Oscar Marin et Christopher
Carson, les chefs de district Elzear Robert, J. Bernier, P.
Doolan, J.P. Ruddy, Raoul Gauthier (dans le service, il y
avait deux chefs Raoul Gauthier, un est directeur et l’autre
chef de district), le chef ingénieur J. Forget, le
lieutenant Raymond Paré ainsi que le docteur C. Lafleur,
ont assumer les opérations de combat. Il a fallut 12,550
pieds de boyaux et une présence des pompiers durant
30 heures sur les lieux (dont 7 heures de combat du sinistre
et 23 heures de déblai des ruines).
Le presbytère ayant été épargné
par l’incendie, le curé et ses vicaires ont pu
habités le presbytère tandis que les messes
ont été célébrées à
l’école Laurier et à l’école
Champagnat. On estime à 350,000 $ de dommage l’incendie
de l’église. Le courageux curé, l’abbé
J. Alexandre St-Jean, a fait reconstruire l’église
qui fût ouverte au culte en 1932. Il est donc le bâtisseur
de nos trois églises, la première étant
une chapelle-église au sous-sol en 1901, l’église
de 1913 et la reconstruction de l’église de 1932.
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Note : Raoul Gauthier directeur du Service des Incendies de Montréal était un ami intime du frère André, qu'il l'accompagnait chaque semaine dans ses visites aux malades, d’ailleurs au décès tragique du directeur Gauthier et de trois pompiers en 1932 lors de l’incendie d’un navire dans le port, suite à l’explosion on retrouve les corps des trois pompiers mais pas celui du directeur Gauthier, son ami, le frère André (aujourd’hui saint Frère André) lança à l’eau deux médailles de saint Joseph et le corps du directeur disparus depuis de nombreuses heures, remonta à la surface. Suite à son décès et puisque le directeur Raoul Gauthier habitait sur le boulevard St-Joseph angle Boyer dans le territoire de la paroisse Saint-Denis, une station du chemin de croix dans l’église St-Denis, sur le coté rue Berri, est à sa mémoire. |
source : Alain Larivière |
Mis à jour le :
5-may-17
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