Saint Ignace de Loyola

L'orgue de l'église Immaculée-Conception
Casavant
À une époque où la maison Casavant et frères de Saint-Hyacinthe régnait en roi et maitre sur la province, un loup s’est infiltré dans la bergerie. Pourquoi pas un orgue à traction mécanique allemand? Un instrument, qu’a connu le plus prolifique compositeur de musique liturgique dédiée à l’orgue, lui-même allemand, Jean-Sébastien Bach. Ça brisait les conventions de l’époque, mais au diable les traditions. Admettons que les Jésuites ont fait un bon coup en optant pour un “WERKPRINZIP”. Pas de moderniste, de mémoire vive, de clé USB, mais un son qui caresse mon système auditif. Un orgasme sonore.
WERKPRINZIP : Chaque clavier correspond à un corps défini par sa fonction et cette hiérarchie est nettement visible dans l’architecture de l’ensemble. Il y a trois claviers de 60 notes et un pédalier de 32 notes. Le premier clavier (Brustwerk) correspond à la petite boite située juste au-dessus de l’organiste. Le clavier du centre (Hauptwerk) active la partie supérieure de l’orgue. Le dernier clavier (Rückpositiv) existe les flutes situées dans le dos de l’artiste et qui sont situé en porte-à-faux sur le jubé. Le pédalier quant à lui correspond aux deux tours de chaque côté (les notes les plus graves).
Un peu de mathématique. Pour les jeux principaux dans le récit (Brustwerk), la plus grande flute mesure 2 pieds. Dans le positif (Brustwerk), la plus grande flute mesure exactement le double, soit 4 pieds. Et encore dans le grand orgue (Hauptwerk), on parle de 8 pieds et pour le pédalier, la flute la plus grande mesure 16 pieds.
Cet orgue Casavant, (Opus 565, 1914/ Opus 1851, 1946/ Létourneau, Opus 35, 1992) qui servit à l'église de l'Immaculée-Conception à Montréal de 1914 à 1961 est maintenant à la Cathédrale de L'Assomption à Trois-Rivières.
Beckerath, 1961
Construit par Rudolf von Beckerath et inauguré par un récital, le 24 septembre 1961, par Gaston Arel, titulaire d'alors et courageux maître d'oeuvre du projet. Beckerath avait déjà ému Montréal par la limpidité de son deux-claviers de l'United Church et la majesté unique du cinq-claviers de l'Oratoire Saint-Joseph. À l'Immaculée, il couronne sa trilogie par un instrument d'une pure poésie, qu'on n'a cessé de célébrer depuis ce temps, notamment au cours de quatre intégrales de Bach.
L'instrument n'a connu aucun changement, si ce n'est l'adjonction de la tirasse du Hauptwerk, effectuée par Hellmuth Wolff, en 1971.
Soeur Gertrude Girard s.n.j.m. qui était la titulaire de l'orgue avant l'organiste actuel aimait allumer les lumières à l'intérieur des buffets. Cela donnait une certaine transparence à l'instrument et donnait l'occasion de deviner d'autres flutes. Cependant ses lampes sont destinées uniquement à la maintenance et on la somma de ne plus ouvrir ces lumières, car la chaleur ainsi générée pouvait faire fausser les tuyaux.